235 - Épilepsie


Objectifs CNCI
- Diagnostiquer les principales formes d’épilepsie de l’enfant et de l’adulte
- Identifier les situations d’urgence et planifier leur prise en charge
- Argumenter l’attitude thérapeutique et planifier le suivi du patient
- Décrire les principes de la prise en charge au long cours
Recommandations Mots-clés / Tiroirs NPO / PMZ
- Guide ALD : HAS 07
- CC EME: SRLF 09   
- Polycopié national: item 235
- Crise généralisée: TC / MC/ absence
- Crise partielle: simple/ complexe/ SG
- Sd: symptomatique / idiopathique
- Confusion post-critique
- Rechercher une HTIC
- EEG à distance systématique
- Gycémie / iono / IRM cérébrale
- Enfant = West / LG / absence / PR
- Adulte = MJ / EPL / grand mal
- EME: BZD / AE lent / switch / AG
- Tt de fond si ≥ 2 crises confirmée
- MonoT adaptée / ↑ progressive /BZD
- Prise en charge à 100%
- Echec = contrôler l’observance
- NPC crise et épilepsie
- Facteur déclenchant
- Glycémie capillaire
- PL/hémoC si crise fébrile
- ECG: éliminer syncope
- Pas d’AE sauf EME/alcool
- EME = transfert en REA
- Education du patient
- Permis de conduire
- Grossesse = switch valproate → lamotrigine



– Généralités

  • Définitions
    • Crise épileptique (= crise comitiale)
      • Tout symptôme secondaire à une décharge synchrone d’un ensemble de neurones
      • La symptomatologie dépend donc de la localisation et de l’étendue de cet ensemble
    • Epilepsie
      • = tendance à la répétition des crises épileptiques (« épilepsie-maladie »)
      • S’intègre ou non dans un syndrome épileptique. On distingue les épilepsies:
        • Idiopathiques: sans lésion cérébrale
        • Cryptogéniques: lésion probable mais non identifiable
        • Symptomatiques: secondaire à une lésion cérébrale (focale ou diffuse)
    • Etat de mal épileptique (CC SRLF 09)
      • = persistance ou répétition de crises sans retour à la conscience pendant ≥ 30min
      • Cas particuliers
        • EME tonico-clonique: crise tonico-clonique persistant pendant ≥ 5min
        • EME larvé: EME persistant à l’EEG avec disparition des signes moteurs
  • Epidémiologie
    • !! 1 personne sur 10 aura une crise épileptique un jour au cours de sa vie
    • NPC avec épilepsie: concerne 2% de la population. âge: < 10 et > 60ans ++
  • Physiopathologie
    • 3 facteurs nécessaires pour faire une crise
      • Population +/- étendue de neurones corticaux hyperactivables
      • Facteur déclenchant une hyperactivité paroxystique du foyer épileptogène
      • Propagation et auto-entretien de la décharge aux neurones voisins


– Classification

  • Classification des crises épileptiques
    • Crises généralisées
      • = Les anomalies électriques concernent l’ensemble du cortex
      • → crises avec altération transitoire de la conscience d’emblée (sauf myocloniques)
      • Crises tonico-cloniques: hypertonie généralisée +/- secousses musculaires rythmiques
      • Crises myocloniques: contractions musculaires violentes et brèves de m. antagonistes
      • Absences: suspension transitoire de la conscience sans symptôme moteur
    • Crises partielles
      • = Les anomalies électriques sont circonscrites à une partie du cortex
      • → crises avec manifestations focales motrices / sensitives / végétatives / sensorielles
      • Crises partielles simples: signes focaux sans troubles de la conscience
      • Crises partielles complexes: signes focaux avec altération de la conscience
      • Crises partielles secondairement généralisées: signes focaux puis crise généralisée
  • Classification des syndromes épileptiques
    • Epilepsie avec crises généralisées
      • Idiopathiques ++
        • Epilepsie-absence de l’enfant / adolescent
        • Epilepsie myoclonique juvénile
        • Epilepsie généralisée tonico-clonique de l’adulte
      • Symptomatiques / cryptogéniques
        • Syndrome de West
        • Syndrome de Lennox-Gastaut
    • Epilepsie avec crises partielles
      • Idiopathiques
        • Epilepsie partielle à paroxysme rolandique de l’enfant
      • Symptomatiques / cryptogéniques ++
        • Epilepsies lobaires (temporale / frontale / occipitale / pariétale)


– Etiologies des crises symptomatiques

  • Etiologies générales
    • Toxiques
      • Alcool +++ : sur intoxication éthylique aiguë / sur sevrage / « épilepsie alcoolique »
      • Autres: drogues (cocaïne) / intoxication au monoxyde de carbone (CO)
    • Métaboliques
      • Hypoglycémie: DEXTRO en urgence devant toute crise comitiale (PMZ)
      • Troubles électrolytiques: hypo ou hypercalcémie – hypo ou hypernatrémie
      • Insuffisances: IRC ou IHC sévères (encéphalopathie hépatique/urémique)
    • Iatrogéniques
      • Par surdosage: tricycliques / neuroleptiques / lithium / isoniazide
      • Par sevrage: benzodiazépine / barbituriques
  • Etiologies cérébrales
    • Infectieuses
      • Méningites et méningo-encéphalites (cf item 96)
      • Abcès cérébral / Toxoplasmose
    • Vasculaires
      • Infarctus ou hémorragie / thrombose veineuse cérébrale (cf item 133)
      • Hémorragie méningée / hématomes traumatiques (HED / HSD)
    • Tumorales (cf item 146)
      • Tumeur hémisphériques: gliales / méningiome / métastases..
    • Traumatiques (cf item 201)
      • Traumatismes craniens graves: crises à la phase aigue ou séquellaire
  • Idiopathiques +++ (š épileptique à rechercher) / FD (PMZ)
    • Prises: observance / IM / toxiques
    • Manque de sommeil / décalage horaire


– Diagnostic positif = crises épileptiques

  • Clinique
    • Interrogatoire
      • Terrain: atcd perso et familiaux de crises / co-morbidités
      • Anamnèse: circonstances / déroulement / durée / s. post-critiques
      • Rechercher un facteur déclenchant +++
        • Prise médicamenteuse / toxique (alcool) / sevrage
        • Glycémie capillaire systématique: DEXTRO (PMZ)
        • Traumatisme crânien / FdR CV (AVC)
      • A ajouter si épileptique connu :
        • observance médicamenteuse
        • contrôle de la maladie (nombre de crise par an, exacerbation récente, ATCD d'état de mal, séjour en réanimation, crise similaire aux précédentes)
    • Signes critiques
      • Crises généralisées
        • Crise tonico-clonique
          • Perte de connaissance brutale inaugurale (= chute)
          • Phase tonique (10-20s) = contraction musculaire généralisée + s. végétatifs
          • Phase clonique (30s) = contractions musculaires rythmiques bilatérales
          • Phase résolutive = post-critique (quelques minutes) = hypotonie + respiration stertoreuse
        • Crise myoclonique
          • Contractions brèves / bilatérales / synchrones de muscles antagonistes
          • En général, seulement MSup ou MInf 
          • !! pas d’altération de la conscience
        • Absences
          • Abolition transitoire de la conscience: rupture de contact (regard vide)
          • +/- s. moteurs: clonies des paupières, chute de la tête, perte d’urines..
          • !! Absences atypiques: s. moteurs marqués / durée prolongée / chute
      • Crises partielles
        • !! Toujours préciser si c’est une crise simple ou complexe (conscience) (PMZ)
        • Crises partielles motrices
          • Focale : contraction tonique/clonique localisée (cortex frontal controlatéral)
          • Bravais-Jacksonienne: contraction localisée puis extension de proche en proche +++
          • Versive: déviation conjuguée de la tête et des yeux
          • Phonatoire: vocalisation involontaire ou incapacité à parler
        • Crises partielles sensorielles
          • Visuelle: phosphènes / scotome / hémianopsie latérale homonyme
          • Auditive: acouphènes / sifflements / bruits rythmiques
          • Olfactive: odeur (désagréable le plus souvent)
          • Gustative: gout (métallique ou acide le plus souvent)
        • Crises partielles sensitives
          • Paresthésies d’un hémicorps +/- localisées (marche jacksonienne possible)
        • Crises partielles psychiques
          • Dysmnésique: impression de déjà-vu / déja-vécu
          • Cognitive: sensation de rêve éveillé / pensée forcée
          • Affective: peur / panique / colère
          • Illusionnelle: métamorphopsie / micro ou macropsie / relief
        • Crises partielles avec automatismes
          • Mâchonement / pourléchage / onomatopées..
    • Signes post-critiques
      • Après une crise généralisée
        • Retour progressif à la conscience: confusion post-critique +++
        • Stertor: respiration bruyante (cf sécrétions muqueuses pdt phase tonique)
        • Morsure latérale de la langue pendant la phase clonique (!! non spécifique)
      • Après une crise partielle
        • Déficit post-critique focal dans le même territoire (minutes à jours)
    • Signes inter-critiques
      • !! Typiquement patient asymptomatique en dehors des crises
      • Sinon: recherche une étiologie organique +++ (tumeur, etc)
  • Paraclinique
    • Pour diagnostic positif
      • Electro-encéphalogramme (EEG)
        • Indications
          • Systématique après tout 1er épisode de crise épileptique (PMZ)
          • !! La seule indication d’EEG en urgence est l´état de mal épileptique
          • → Dans tous les autres cas: EEG à distance de la crise +++
        • Signes positifs
          • Anomalies paroxystiques: pointes / ondes / polypointes-ondes
          • !! Si normal en inter-critique: n’exclut pas le diagnostic
    • Pour diagnostic étiologique: rechercher une épilepsie secondaire +++
      • !! On ne retiendra une épilepsie-maladie que si le bilan est négatif
      • Imagerie cérébrale = IRM avec injection
        • Systématique devant toute 1ère crise d’épilepsie et/ou si chute
        • Recherche une étiologie locale et/ou une complication (HED)
      • Bilan biologique métabolique
        • Glycémie veineuse (PMZ)
        • Ionogramme sanguin et calcémie / créatinine
        • Toxiques: alcoolémie / médicaments
        • Si fièvre: hémocultures / PL indispensable +++
      • Eliminer un diagnostic différentiel
        • Syncope: ECG +/- Holter-ECG des 24h (cf item 209)
  • Diagnostics différentiels
    • Des crises généralisées
      • Syncope +++ / distinction syncope et crise comitiale (cf item 209)


        syncope
        crise comitiale
        • durée brève (< 1min)
        • retour rapide à la conscience
        • atonie / pas de mouvements
        • durée prolongée (> 5min)
        • confusion post-critique
        • hypertonie / mouvements anormaux
        !! morsure de langue et perte d’urine ne sont pas spécifiques
      • Crises pseudo-épilepstiques psychogènes
        • Clinique atypique et EEG normal (si doute: vidéo)
    • Des crises partielles
      • Crises motrices/sensitives/sensorielles: AIT / migraine avec aura
      • Crises psychiques: hystérie / crises d’angoisse / psychose
      • Crises végétatives: hypoglycémie +++ / DT
      • Crises partielles complexes: tout syndrome confusionel


– Diagnostic syndromique = syndromes épileptiques

  • Syndromes épileptiques du nourrisson (< 2ans)
    • !! Remarque
      • Les convulsions fébriles du nourrisson sont des crises épileptiques
      • Mais pas une épilepsie (sauf si c’est la cause sous-jacente; cf item 190)
    • Syndrome de West
      • = Encéphalopathie avec crises épileptiques survenant entre 4 et 7 mois
      • Triade diagnostique +++
        • [spasmes en flexion + régression psychomotrice + hypsarythmie]
      • Etiologies
        • Symptomatique (2/3): sclérose tubéreuse de Bourneville, anoxie, T21, CMV..
        • Cryptogénique (1/3): aucune lésion mise en évidence
      • Examen clinique
        • Crises généralisées toniques / brèves et en salves
        • → spasmes en flexion des 4 membres, tronc et nuque
        • Régression psychomotrice constante (souvent précoce)
      • EEG inter-critique
        • EEG inter-critique caractéristique anarchique: hypsarythmie
        • = succession continue et diffuse: ondes lentes / pointes de grande amplitude
      • Ponction lombaire : doser lactate dans le lcr
      • Pronostic = mauvais
        • Séquelles neurologiques sévères le plus souvent (retard mental +++)
      • Traitement spécifique
        • Urgence thérapeutique
        • H° dans un service de neuropédiatrie
        • Information des parents sur le diagnostique et le pronostic
        • Traitements médicamenteux :
        • AE = vigabatrin (Sabril®) en 1ère intention + vitaminothérapie : B1 et B6
        • corticoïdes + mesures associées si échec
      • Surveillance
        • Clinique : spasme, éveil
        • Paraclinique : bilans biologiques préthérapeutiques, EEG
  • Syndromes épileptiques de l’enfant (2-10 ans)
    • Syndrome de Lennox-Gastaut
      • Généralités
        • Encéphalopathie avec crises généralisées apparaissant entre 3 et 5 ans
        • Etiologies: symptomatique ++ / parfois secondaire à un syndrome de West
      • Examen clinique
        • Crises de types variable: toniques / atoniques / absences atypiques
        • Régression psycho-motrice sévère
      • EEG inter-critique
        • Aspect typique très perturbé avec pointes-ondes lentes diffuses
      • Pronostic = très mauvais
        • Crises résistantes au Tt / retard mental / troubles psychiatriques (psychose)
    • Epilepsie-absence de l’enfance 
      • Généralités
        • Epilepsie généralisée idiopathique apparaissant entre 4 et 8 ans
        • !! Fréquent: 10% des épilepsies de l’enfant
      • Examen clinique
        • Antécédents familiaux fréquents / examen neurologique normal
        • Crises = absences typiques répétées (entre 10 et 100x/j !)
      • EEG inter-critique
        • Pointes-ondes bilatérales (3/s) / symétriques / synchrones
        • Début et fin brusque / tracé de fond normal
      • Pronostic = bon
        • Réponse au Tt médicamenteux et disparition des absences vers l’adolescence
        • Mais future épilepsie tonico-clonique dans 40% des cas
      • Traitement spécifique
        • Valproate pendant 12-18M / éducation des parents ++ : agenda des crises
    • Epilepsie partielle à paroxysme rolandique (++)
      • Généralités
        • = La plus fréquente des épilepsies partielles idiopathiques. Entre 5 et 10 ans
        • !! Fréquent: 15-20% des épilepsie de l’enfant vers 10ans
      • Examen clinique
        • Crises partielles simples touchant de façon spécifique la région bucco-faciale
        • Exemples: contraction tonico-clonique d’une hémiface / paresthésie langue..
        • Survient à l’endormissement/réveil +++ / crises brèves / arrêt spontané
      • EEG inter-critique
        • Pointes-ondes localisée au niveau de l’opercule rolandique sur fond normal
      • Pronostic = excellent
        • Disparition systématique des crises au cours de l’adolescence. Pas de séquelle
  • Syndromes épileptiques de l’adolescent/adulte
    • Epilepsie myoclonique juvénile
      • Généralités
        • Epilepsie généralisée idiopathique fréquente et bénigne
        • Débute à l’adolescence (12-18ans)
      • Examen clinique
        • Crises myocloniques survenant au réveil +++
        • Souvent associées à des crises tonico-cloniques. Atcd familiaux fréquents
      • EEG inter-critique
        • En inter-critique: polypointes-ondes généralisées sur tracé de fond normal
        • Photosensibilité: déclenchée par stimulations lumineuses (jeux vidéos)
      • Pronostic = bon
        • Bonne réponse au Tt mais rechute si arrêt
    • Epilepsies partielles lobaires
      • Etiologies
        • Symptomatique: tumeur / AVC / MAV
        • Cryptogénique: évoquer sclérose hippocampique
      • Examen clinique
        • Syndrome d’épilepsie temporale: fréquent +++
        • Crises simples ou complexes (troubles de la conscience)
        • Crises variables: crises visuelles / auditives / cognitives, etc.
      • Examens complémentaires
        • EEG inter-critique: diagnostic difficile si temporal: EEG+Vidéo
        • IRM: recherche sclérose hippocampique
    • Epilepsie généralisée tonico-clonique idiopathique 
      • Généralités
        • La plus fréquente des épilepsies de l’adulte
        • Débute chez adolescent ou adulte jeune
      • Examen clinique
        • Antécédents familiaux fréquents / rechercher facteur déclenchant +++
        • Crises tonico-cloniques généralisée d’emblée (sinon rechercher lésion)
        • +/- associées à absences typiques / crises myocloniques
      • EEG inter-critique
        • Anomalies paroxystiques bilatérales / symétriques sur tracé de fond normal
        • !! Peut être normal (renouveller avec privation de sommeil / lumières, etc)
      • Pronostic
        • Réponse au Tt mais rechute fréquente si arrêt ou mauvaise observance


– Traitement

  • CAT devant toute crise épileptique
    • CAT pré-hospitalière (schéma P.A.S)
      • Protéger: mettre le patient en lieu sûr / baliser la chausée
      • Alerter: appeler SAMU (15) / Pompiers (18)
      • Secourir: PLS / ne pas déplacer / vêtement sous la tête (cf récidive)
    • CAT si milieu hospitalier (5)
      • Urgence thérapeutique / libération des VAS (PMZ) (canule de Guédel)
      • Mise en position latérale de sécurité (PLS) / éloigner les objets dangereux
      • Pose d’une VVP / DEXTRO immédiatement (PMZ) / scope-monitoring
      • Oxygénothérapie pour SaO2> 95%
  • Traitement de la crise
    • Deux principes généraux +++ (PMZ)
      • Tt anti-épileptique pas systématique: si et seulement si EME ou alcoolique
      • Toujours rechercher un facteur déclenchant quel que soit le contexte
    • Tt d’une crise non compliquée (aux urgences)
      • Si c’est un 1ère crise
        • Bilan étiologique (cf supra): clinique + biologie (glycémie) + IRM/TDM
        • EEG pour diagnostic de certitude + prévoir Cs avec neurologue au décours
      • Si crise chez un épileptique connu
        • Hospitalisation pour observation + rééquilibration sauf si crise « habituelle »
        • LVAS, dextro, O2
        • Protection des objets
        • Antiépileptique de courte durée d'action
        • ex : diazepam 10mg IVL, à  renouveler si besoin à  3-5 min
        • Surveillance
        • Programmer une Cs avec neurologue: reprendre Tt de fond + éducation
      • Cas particulier: crise épileptique chez un alcoolique
        • Recherche de complication: TDM cérébrale (trauma) / plaie du scalp (SAT-VAT)
        • Prévention du syndrome de sevrage: NaCl + B1-B6-PP + diazépam (10mg x3/j)
        • Anti-épileptique systématique: valproate IVL (cf risque de récidive élevé)
    • Tt d’un état de mal épileptique (en REA) (!! CC SRLF 09)= URGENCE
      • !! Dans le cadre d’une crise généralisée tonico-clonique: EME dès 5min de crise
      • 1. Si prise en charge entre 5 et 30min après la 1ère crise
        • BZD seule en 1ère intention: clonazépam (Rivotril®) 1mg IVL sur 2min
      • 2. Si persistance à 5min malgré BZD (ou crises depuis > 30min)
        • Répéter BZD (ou 1ère dose si EME pris en charge après 30min)
          • Clonazépam (Rivotril®) 1mg (0.015mg/kg) en IVL sur 2min
        • Simultanément: anti-épileptique d’action prolongée pour relais
          • !! systématique même si disparition de la crise / scope-USI
          • Fosphénytoïne (Pro-Dilantin®) 20mg/kg en IVSE (++)
          • ou phénobarbital (Gardenal®) 15mg/kg IVSE
      • 3. Si persistance après 30min (fosphénytoïne) ou 20min (phénobarbital)
        • switch: utiliser l’AE d’AP non initalement choisi
        • Ex: Pro-Dilantin® → Gardenal® en IVSE
      • 4. Si persistance après 50min = AG et IOT pour ventilation mécanique
        • AG non barbiturique: midazolam (Hypnovel®) ou propofol (Diprivan®)
        • ou anesthésie barbiturique par Thiopental (Nesdonal®)
        • PEC défaillance d'organe
    • !! NPO dans tous les cas
      • Lutte contre les ASCOS: contrôle des facteurs d’aggression
        • Lutte contre HTIC / oedème cérébral: 1/2 assis + discuter mannitol
        • O2 / Contrôle strict de la glycémie / de la tension / de l’hyperthermie
      • Tt étiologique
        • Rechercher et traiter le facteur déclenchant +++ (PMZ)
        • Exemples: G30 si hypoglycémie / Tt d’un DT / RHE…
  • Traitement de fond
    • Indications
      • Tout patient ayant fait ≥ 2 crises spontanées avec diagnostic de certitude (EEG)
      • !! Pas de Tt au long cours pour une 1ère crise (sauf si étiologie non réversible)
    • Molécules
      • Anti-épileptiques de 1ère génération (spectre d’action)
        • Valproate (acide valproïque): Dépakine® (toutes crises)
        • Phénytoïne: Di-Hydan® (toutes crises sauf myoclonies et absences)
        • Phénobarbital (barbiturique): Gardénal® (toutes crises sauf absences)
        • Carbamazépine: Tégrétol® (toutes crises sauf myoclonies et absences)
      • Anti-épileptiques de 2nde génération (spectre d’action)
        • Lamotrigine: Lamictal® (toutes crises)
      • Anti-épileptiques de 3ème génération
        • Lévétiracétam: Keppra® (toutes crises)
      • BZD à action anti-convulsivante (pour couverture)
        • Clonazépam (Rivotril®) / clobazam (Urbanyl®) / diazépam (Valium®)
        • !! Ne sont prescrits que pour une courte durée: cf perte d’efficacité ++
    • Modalités
      • Objectif = suppression des crises et qualité de vie optimale (Tt sympto et non curatif)
      • Débuter par monothérapie / adaptée au type de crise / ↑ posologique progressive
      • Prescription d’une BZD de couverture jusqu’à dose efficace (clonazépam ++)
      • Ex. en 1ère intention: valproate si crises généralisées / carbamazépine si partielles
      • Si échec: changement puis bithérapie après dosage plasmatique (contrôle observance)
      • Arrêt: possible si pas de crise depuis 2-5ans / progressif +++ / EEG de contrôle
  • Cas particuliers
    • Epilepsies pharmaco-résistantes
      • Définition: persistance de crises malgré Tt bien conduit (observance) depuis ≥ 2ans
      • Bilan exhaustif: IRM (+/- IRMf) + bilan neuropsychiatrique +/- stéréo-EEG
      • Tt chirurgical
        • Indications: épilepsie pharmacorésistante sévère avec foyer épileptogène limité
        • Modalités: exérèse du foyer par chirurgie conventionnelle ou Gamma-Knife
    • Contraception et grossesse
      • Contraception
        • Contraception orale: seulement si AE de 2nde génération (non inducteur ε)
        • Si AE de 1ère génération: recommander une contraception mécanique (DIU)
      • Grossesse
        • Possible mais informer la patiente: risque de T° / de crise / malformatif
        • Supplémentation en folates (pour spina bifida) + Vit K (si AE de 1èreG ++)
        • Surveillance échographique rapprochée (1x/M) / allaitement déconseillé
  • Mesures associées (4×2) +++
    • Education et mesures hygiéno-diététiques (PMZ)
      • Eviction des facteurs déclenchants (alcool, manque de sommeil, etc.)
      • Education du patient et de l’entourage / importance de l’observance
      • CAT en situations d’urgence (éducation de l’entourage)
      • Port de carte / à avoir toujours sur soi (CAT si crise dessus)
    • Prise en charge sociale et professionnelle
      • Proposer adhésion à une association de malades / soutien psychologique
      • Aménagement socio-professionnel: reclassement pour chauffeurs, policiers, etc.
      • Orientation vers commission médicale du permis de conduire (PMZ)
      • Prise en charge à 100% au titre des ALD
  • Surveillance
    • Clinique +++
      • Observance / tolérance / efficacité du Tt: recherche récidives de crises +++
      • Si le patient ne fait plus de crises
        • Maintenir le Tt à la dose efficace / surveiller observance et tolérance
      • Si le patient a encore des crises
        • Vérifier l’observance / ↑ la posologie jusqu’à la dose maximale tolérée
        • Si échec à la dose max tolérée: substitution progressive par un autre AE
        • !! Pas de biT tant que toutes les monothérapies possibles n’ont pas échoué
      • Arrêt du Tt
        • Seulement si pas de crises pendant plusieurs années / après consentement
        • Diminution posologique lentement progressive + contrôle EEG
    • Paraclinique
      • Dosage plasmatique possible si AE de 1ère génération: surveillance observance
      • EEG à répéter si arrêt du Tt envisagé


– Synthèse pour questions fermées

  • Quel est la triade diagnostique du š de West ? 1. spasme en flexion / 2. régression psychomotrice / 3. hypsarythmie à  l’EEG
  • Quel est le traitement médicamenteux de 1ère intention du š de West ? vigabatrin
  • Quel est la forme clinique d’épilepsie partielle la plus fréquente qui touchent les enfants entre 5 et 10 ans ? Quel en est le pronostic ? épilepsie partielle à paroxysme rolandique (15-20%) / excellent (pas de séquelle)